Colette, une artiste loirétaine, mariée à Châtillon-Coligny
A l’occasion de la Journée internationale de la femme le 8 mars, les Archives départementales ont choisi de mettre à l’honneur Colette, femme de lettres qui a séjourné dans le Loiret et s’y est même mariée !
Une enfance en Puisaye
Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette, est née le 28 janvier 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye. Elle est la fille du capitaine Jules Colette, et de Sidonie Landoy, dite Sido. Son père, officier de carrière, blessé et amputé de la jambe gauche pendant la campagne d’Italie à 30 ans, est nommé percepteur à Saint-Sauveur-en-Puisaye. Jusqu'en 1890, l'enfance de Sidonie-Gabrielle Colette s'écoule paisiblement en Bourgogne.
L’arrivée dans le Loiret
En 1891, la famille de Colette s’installe dans le Loiret, à Châtillon-sur-Loing (qui deviendra Châtillon-Coligny en 1896). Confrontés à de sérieux ennuis financiers, ses parents décident d’emménager chez le demi-frère de Colette, le médecin Achille Robineau-Duclos, né d’un premier mariage de sa mère. Elle accompagne fréquemment son frère dans ses tournées autour du village et découvre ainsi la campagne gâtinaise. C’est à Châtillon qu’elle rencontre le célèbre journaliste parisien Henry Gauthier-Villars, dit Willy, de quinze ans son aîné. Elle a 20 ans lorsque celui-ci lui demande sa main. Le mariage a lieu le 15 mai 1893 à la mairie de Châtillon-sur-Loing : les témoins de Willy sont des amis parisiens (Pierre Veber journaliste et Adolphe Houdard, conseiller municipal de Neuilly) et ceux de Colette des membres de sa famille (son frère Achille Robineau-Duclos et son cousin Jules Landoy). Il est à noter qu’une mention marginale fait état du divorce des époux, prononcé le 21 juin 1910.
Une nouvelle vie et les débuts de romancière
Le couple s’installe ensuite à Paris. Pour Colette débute alors une vie mondaine où elle fréquente les salons littéraires et musicaux parisiens, marquant ainsi le début de sa carrière. Progressivement intégrée à la vie parisienne et au milieu artistique, culturel et mondain de son mari, Colette serait ensuite peu souvent revenue rendre visite à sa famille en Gâtinais. Ses parents et ses frères et sœur sont tous inhumés au cimetière de Chatillon-Coligny.
Des lettres de Colette aux Archives
En plus de l’acte de mariage de Colette et Willy, les Archives départementales conservent plusieurs lettres de la romancière:
- des lettres autographes de Colette, adressées à Christian Beck, écrivain et poète belge. Elle y évoque l'amitié tourmentée de Christian Beck et de son mari, Willy, l'état de santé de ce dernier : "il était chez des amis au château de Malesherbes et a dû rentrer à Paris malade", conclut ainsi une autre lettre écrite à Châtillon-Coligny : "Nous sommes à Châtillon avec le chat qui est fort beau et aimable et je vous embrasse" (4 avril 1899) (référence Arch. dép. du Loiret 1 J 1749)
- une lettre autographe de Colette, adressée à "[s]on amour chéri" [la marquise de Belbeuf, dite Missy], dans laquelle elle évoque notamment ses activités à Châtillon-Coligny, "dans la petite maison de maman", "la chatte grise [qui] est extraordinaire avec [elle]" et la décoration de la villa Rozven, en Bretagne, qu'elles viennent d'acheter (été 1910) (référence Arch. dép. du Loiret 1 J 1634)
Pour en savoir plus
Chaque mois, les Archives départementales du Loiret mettent en valeur un document extrait des fonds, présenté dans le hall de l'hôtel du Département, 15 rue Eugène Vignat, Orléans.
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Pour approfondir
PLAISANCE (Daniel) « Colette et le Gâtinais », Société d’Emulation de Montargis n°127 (référence : BH R 28)
FILDIER (André) Colette, sa famille, ses amis à Châtillon-Coligny (référence: BH Br 11670)
Retrouvez aussi l'article paru sur loiret.fr
Date de modification : 3 mars 2015