Bandes dessinées de propagande
Ce mois-ci, nous vous présentons deux bandes dessinées de propagande. Découvrez le document du mois en ligne et 6 rue d’Illiers à Orléans (Archives historiques et généalogiques).
Alors que le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême vient de s’achever et que la 16e édition du Festival Bulles en Val se prépare (4-5 mars 2017 à Saint-Denis-en-Val), nous vous présentons deux bandes dessinées de propagande Mon voisin avait raison de Benjamin Rabier et Une nouvelle chansonnette de Jacquot et Marie Annette, de Lucien Métivet.
L’emprunt de 1920
Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, le pays se trouve dans une situation financière difficile. Le gouvernement lance alors un nouvel emprunt afin d’inciter les Français à participer à l’effort de reconstruction nationale. Toute une campagne d’affiches et de publications est organisée pour assurer la promotion de cette souscription nommée « Emprunt de la Paix » ou « Emprunt National». Lucien Métivet et Benjamin Rabier sont parmi les artistes appelés à contribuer au soutien de cet appel. Ces deux documents promettent un avenir heureux grâce au soutien des Français et leur souscription.
Les deux œuvres dénombrent les domaines concernés par la réussite de cet emprunt : l’agriculture, les ports, les chemins de fer et les usines dont les cheminées fonctionnent à plein régime. Mais il y a également les conséquences pour les ménages, notamment les femmes (qui ne sont pas incluses dans la vie active). Les prix baisseront et les achats seront plus faciles. Enfin, les maisons et les villes se reconstruiront.
Benjamin Rabier met en place un dialogue entre voisins pour faciliter la lisibilité des arguments. Un homme est en chemin pour acheter un terrain. Son voisin lui parle d’une autre dépense beaucoup plus utile pour l’investissement et pour favoriser une ère de prospérité comme le pays n’en a jamais connu. L’égoïsme premier du voisin disparaît au profit du besoin national même si l’un des derniers arguments reste très personnel, l’exemption d’impôt.
Portraits des deux illustrateurs
L’illustré est un ancêtre de la bande dessinée. Ne recourant pas au système des bulles, ce type de créations met en avant des dessins dans des cases sous lesquelles un texte (descriptif ou dialogué) est placé. Les illustrés se sont d’abord popularisés dans la presse jeunesse.
Lucien Métivet (1863-1932), ami de Paul Nadar et Henri Toulouse-Lautrec, était peintre, affichiste et illustrateur. Il est notamment passé par l’Ecole des Beaux-Arts de Paris avant de se faire connaître par ses illustrations. Il a travaillé pour divers journaux dont le Rire, le Monde moderne, le Monde illustré ou Excelsior.
Benjamin Rabier (1864-1939) était illustrateur et auteur de bandes dessinées. L’une de ses créations, la Vache qui rit, le rendit célèbre. Plusieurs revues publièrent ses dessins dès 1889 avant d’être un auteur régulier pour le Rire et le Pêle-Mêle. Ce succès qui atteignit la Grande-Bretagne et les Etats-Unis lui permit de sortir ses premiers albums dont Tintin-Lutin, titre dont Hergé s’inspira quelques années plus tard.
Pour en savoir plus
Chaque mois, les Archives départementales du Loiret mettent en valeur un document extrait des fonds présenté dans le hall du Site des archives historiques et généalogiques, 6 rue d'Illiers, Orléans.
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Le fonds concernant la Direction départementale des Services Fiscaux (recette particulière des finances de Gien) est consultable en salle de lecture du Site des Archives modernes et contemporaines (série P).
Date de modification : 2 février 2017